“Quitter le Burundi” est-il synonyme d’un avenir prometteur ?
Salut !
Je suis une jeune de 21 ans, étudiante à l’université et habitant la ville de Bujumbura. Aujourd’hui, je vais parler de la vie qu’on mène ici à Buja ville.
Autrefois, partir à l’étranger, pour un jeune étudiant, était synonyme de grandes études. Mais aujourd’hui, il s’agit d’une fuite de la présumée réalité que nous impose la société. Ici, je fais allusion au manque de choix que confrontent les jeunes du Burundi sous l’emprise de la perception obsolète qu’ont nos aînés. Comme quoi, il n’y a que la médecine et l’ingénierie à étudier pour réussir sa vie, tout en écartant le choix de poursuivre nos passions. Ainsi, l’argent devient l’ultime raison de fournir les efforts.
Néanmoins, gagner de l’argent implique la présence des opportunités; or les opportunités manquent dans notre pays, d’où l’envisagement d’un départ vers les pays occidentaux.
Le choix d’orientation guidé par le désir des parents ou les attentes de la société
On est déjà foutu, dixit un de mes amis
Nous les jeunes, on se retrouve souvent confrontés au choix d’un cursus à suivre a l’université. Un choix difficile, vu qu’il n’implique pas seulement notre volonté. D’un côté, il y a l’obligation des parents de suivre un cursus quelconque, car ils pensent connaitre la clé de la réussite. De l’autre côté, il y a les attentes de la société, qui exige un diplôme de renom. De plus, il y a le manque de programme soutenant le cursus souhaité – par exemple les écoles des arts. Dans la plupart des cas, comme le dit souvent un de mes amis: “on est déjà foutu”.
En effet, les facteurs auxquels nous faisons face nous écartent de plus en plus de ce que nous aimons faire, c’est-à-dire nos passions. Parce qu’en fait la passion est une chose et un meilleur diplôme en est une autre. Si l’avenir prometteur se résumait à nos diplômes, je suivrais deux cursus en parallèle.
Cependant, je sais, et d’ailleurs tout le monde sait très bien, que nos diplômes nous donnerons seulement un bon statut dans cette société. Pourtant, cette même société exigeante ne nous portera aucune aide, malgré la possession d’un diplôme impressionnant. Ceux qui t’aiment ou ceux qui ont bon cœur le feront, mais pas au nom de ton diplôme.
Par conséquent, nous perdons le courage d’enrichir nos connaissances, quand on sait qu’une telle réalité s’imposera, malgré les efforts qu’on aura fourni. Au final, on est contraint de suivre un cursus universitaire qui ne nous plait pas, pour gagner de l’argent ou pour assurer un bon statut dans la société. On s’écarte de plus en plus de ce qu’on voulait faire, de nos passions pour aller faire des études qu’on n’aime pas. Face à cette triste réalité, on se retrouve ainsi à travailler d’arrache-pied en doublant nos efforts et en se plaignant parce qu’on fait un travail dépourvu de passion. Et en fin de compte, on aboutit à un résultat médiocre.
C’est en effet pour cette raison que nous les jeunes, notre espoir est de partir en Occident. Là où chaque talent compte et chaque travail fait vivre.
Le rêve d’une vie meilleure en Occident
On y croit parce qu’on ne voit pas mieux ici
Moi, qui n’ai jamais vécu ou visité ailleurs que le Burundi, je ne saurais affirmer que cet espoir de vivre en Europe, en Amérique, ou à Dubaï est réel . Mais j’y crois de la même façon que beaucoup de jeunes burundais. On y croit parce qu’on ne voit pas mieux ici. À 21 ans, je suis incapable de me payer quoi que ce soit. Heureusement ou malheureusement, papa ou maman s’occupe de tout, parce qu’il/elle veut que je me concentre sur les cours que je déteste pour plaire à la société.
Aujourd’hui, on se dit tous: “ si je pars en Occident, je gagnerai au moins de l’argent, plutôt que de rester au Burundi et suivre un cursus que je n’aime pas et finir sans source de revenu comme ceux qui n’ont pas étudié”.
Et vous alors ? Comment réussissez-vous à vivre malgré les choix qui s’imposent ? L’occident est-il aussi une solution? Ou affronter la société malgré son acharnement en est une ?
Go ahead
Thank you
thank you Bakize, forward and upward only
Thank you