Communication parent-enfant sur la sexualité: brisons le silence

Au Burundi, comme ailleurs en Afrique, l’éducation à la sexualité demeure tabou dans beaucoup de familles. Les jeunes adolescents burundais déplorent souvent un faible niveau de communication parents-enfants sur des questions de nature sexuelle. Les parents, quant à eux, se sentent dépassés par ce qu’ils qualifient de « vagabondage sexuel » chez les jeunes burundais d’aujourd’hui. Ils ne savent plus à quel saint se vouer pour réduire ces comportements sexuels à risque et surtout mettre fin à toutes ces grossesses précoces qui s’observent généralement en milieu scolaire.

Ainsi, tout porte à croire que la sexualité est un sujet qui concerne tout le monde (jeunes et parents) mais qui malheureusement passe souvent sous silence. Par peur, par honte, par incapacité. Par ailleurs, l’importance de la communication parent-enfant dans le cadre de la prévention des grossesses précoces et des maladies sexuellement transmissibles n’est plus à démontrer. La communication a véritablement un effet protecteur sur les prises des risques sexuels des adolescents. Il est donc impératif que la famille soit au centre de l’action pour réduire les comportements sexuels à risque des jeunes et adolescents burundais.

Le présent article a donc pour objectif d’élaborer quatre facteurs qui influencent la qualité de la communication parent-enfant, en termes d’éducation sexuelle. Les quatre facteurs sont identifiés à partir d’une étude qualitative, que j’ai effectuée au Burundi en collaboration avec une ONG danoise (ADRA Danmark) en 2013.

Ainsi, je prévois publier une série de quatre articles abordant chacun des points suivants:

1. Créer un climat de confiance: comment adopter une attitude positive et d’ouverture permettant aux enfants d’exprimer leur ressenti et leurs questions sur la sexualité sans toutefois les gronder?
2. Timing: à quel moment faut-il initier la conversation sur la sexualité avec son enfant?
3. Le ton et le contenu des conversations: quel ton faut-il adopter et quel message faut-il transmettre pour influencer positivement et prévenir les comportements à risque chez les jeunes?
4. La fréquence des conversations: est-ce nécessaire de parler fréquemment avec son enfant sur des sujets à caractère sexuel?

Les parents burundais se préoccupent ardemment de l’éducation de leurs enfants sur de nombreux plans. Cependant, force est de constater que l’absence d’éducation à la sexualité laisse un vide profond en réponse à des questions que les jeunes se posent. Un manque de repères et d’informations fiables sont donc un danger permenant qui menace l’avenir des jeunes burundais.

Mon souhait est que cette série d’articles sur les points cités ci-dessus serve d’inspiration pour tout parent ou tuteur soucieux d’une communication efficace avec son enfant sur la sexualité.

À suivre…

En attendant: qu’en penses-tu ?

Larissa Ininahazwe

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