Avoir confiance en soi (deuxième partie)
Bonjour chers lecteurs.
Me voici partie pour la deuxième partie de l’article “avoir confiance en soi”.
La première partie de cet article a fait l’objet d’une analyse de l’impact de l’éducation burundaise sur la capacité d’avoir confiance en soi.
Dans cette deuxième partie, j’aimerais vous faire partager quelques réflexions faites sur le rapport entre la confiance en soi et la capacité de faire face à ses responsabilités et d’agir, dans le contexte burundais. Ainsi, mon souhait est de démontrer que, le manque de confiance en soi (causé par une carence de connaissance et de conscience de soi), va premièrement provoquer une peur d’être critiqué par les autres. La peur de la critique va à son tour déclencher un blocage qui nous empêche d’agir, d’exploiter nos points forts et d’avancer. Et quand nous effectuons plus des critiques négatives, nous sommes en même temps entrain d’inciter nos frères et nos sœurs à ne plus agir.
Notre éducation influence notre vie d’adulte
Mon point de départ est que, nous sommes le résultat d’une foule de facteurs: notre éducation, notre environnement, nos valeurs, etc. Et comme je l’ai déjà mentionné dans la première partie de cet article, l’éducation a une plus grande influence sur notre développement personnel et ainsi sur notre capacité d’avoir confiance en nous. Dans la première partie de cet article, j’ai pu démontré comment l’éducation burundaise et l’environnement dans lequel nous évoluons, n’encouragent pas assez l’enfant, pour que ce dernier arrive à mieux se connaître, à trouver sa place et à développer son “moi”. Par conséquent, l’enfant burundais sera plus disposé à développer un manque de confiance en soi dès son enfance, et qui pourra bien continuer de se manifester même dans sa vie d’adulte.
Le manque de confiance en soi incite à ne pas agir
Le manque de confiance en soi est un mal répandu dans la société burundaise, et qu’il ne faudrait surtout pas prendre à la légère. Ce mal vécu constitue un obstacle majeur à une vie épanouie et entreprenante, car il nous empêche de prendre nos responsabilités – c’est-à-dire de nous engager, choisir, décider, etc, quand il le faut.
Ainsi, je dirai que ce manque d’engagement, de prendre et assumer ses responsabilités est souvent causé par une peur d’être critiqué.
La peur de la critique
La peur d’être critiqué est très répandue dans la société burundaise, car l’opinion des autres occupe une place importante. Il s’agit d’une peur qui nous empêche de développer nos points forts et de les exploiter pleinement. Qui n’a pas encore entendu quelqu’un dire une chose du genre: “mbega ga yemwe uruvugo rw’abantu nzorukira?” Ou bien encore se dire entre nous: ”sha, abarundi baravuga”, ou le dicton burundais qui dit que: “abarundi basiba kurima, ntibasiba kuvuga”.
Mais de quoi avons-nous peur au juste?
Nous avons peur des critiques négatives. Nous avons peur de prendre des risques et d’échouer, car l’échec n’est pas appréhendé d’une manière positive. “Kuguponda, kugutwenga, kukwirandisha,…”- il faut avouer que beaucoup d’entre nous auront du mal à le supporter, surtout lorsqu’on ne possède pas une bonne estime de soi. (L’estime de soi est une attitude intérieure qui consiste à se dire qu’on a de la valeur, qu’on est unique et important- James William, 1890).
“Quand on apprécie quelqu’un, on devrait le critiquer si c’est nécessaire. Et quand on le critique, on ne devrait pas oublier qu’on l’apprécie”- Claude Sévigny.
Je pense que, nous avons encore plus besoin de comprendre, que critiquer pour faire avancer l’autre (critique constructive) est plus utile que critiquer pour faire mal (critique négative). Comme exemple, je citerai la compétition Miss Burundi. Pour moi c’est un bon exemple qui illustre, comment nous passons plus de temps à dénigrer l’initiative des candidates, ce qu’elles font et comment elles le font. Comprenez-moi bien: je ne suis pas contre la critique. Loin de là. La critique est très essentielle, surtout quand elle est effectuée dans les règles de l’art. La critique constructive nous permet effectivement de savoir où se trouvent nos lacunes et d’identifier les points à améliorer. Peut-être qu’on pourrait se laisser inspiré par Claude Sévigny qui affirme que: “Quand on apprécie quelqu’un, on devrait le critiquer si c’est nécessaire. Et quand on le critique, on ne devrait pas oublier qu’on l’apprécie.”
Nous sommes responsables du manque d’initiative et d’engagement
Le problème de chez nous est que, la critique négative est effectuée d’une façon plus dominante et même très exagérée quelques fois. Quand nous critiquons négativement les bonnes initiatives des autres par exemple, nous démotivons en même temps (consciemment ou inconsciemment) toutes ces personnes, qui auraient une tête pleines d’idées, mais qui finiront par se retenir, de peur d’être rabaissé et denigré. Cette peur d’être critiqué va en outre engendrer un manque d’inititiative. Ce manque d’initiative peut se traduire par l’impossibilité de saisir les opportunités qui se présentent, la peur d’exprimer ses opinions, le manque de confiance en ses propres idées, etc.
Sans toutefois le savoir, nous devenons ainsi les premiers responsables du manquement d’initiative et d’engagement dans notre société. Il est alors indispensable de comprendre que nous avons tous la responsabilité d’influencer positivement ce qui arrive dans notre pays – et en commençant par l’encouragement et le soutien mutuels.
Un exemple personnel
Je ne pouvais plus donc continuer de me plaindre, en me décrivant comme étant une victime face “à une éducation autoritaire reçue“. Ça serait trop facile et moins intéressant à la fin.
Les critiques négatives affectent malheureusement l’estime de soi et peut susciter un sentiment d’incompétence. Personnellement je ne saurais pas compter le nombre de fois, que j’ai dû écarter mes opinions personnelles pour céder place à celles des autres. Et chaque fois par après, j’étais frustrée par le fait que, je n’avais pas assez confiance en moi, pour pouvoir par exemple prendre une décision sans tenir compte de l’avis des autres. J’étais plus occupée de ce que les gens allaient penser de moi, et je pensais que je pouvais satisfaire tout le monde. J’ai réalisé petit à petit, que j’étais entrain de m’effacer sans m’en rendre compte. C’est pourquoi j’ai pris la décision de faire un travail sur moi-même.
J’avais compris que pour mieux me sentir dans ma peau et atteindre l’épanouissement, je devrais agir- car c’etait ma responsabilité de comprendre qui j’étais et comment je fonctionnais. Je ne pouvais plus donc continuer de me plaindre, en me décrivant comme étant une victime face “à une éducation autoritaire reçue“. Ça serait trop facile et moins intéressant à la fin. J’ai cessé de me plaindre et j’ai commencé à agir. Je suis passée de la frustration à l’épanouissement. Et même si mes objectifs sont loin d’être atteints, je me sens plus fière que jamais de la femme que je suis aujourd’hui et je n’ai pas peur de le dire. J’essaie de m’entourer des gens avec un esprit positif et qui peuvent m’inspirer. J’essaie d’être une meilleure personne chaque jour, en essayant d’exploiter mon potentiel. Et je veux, que tu saches que toi aussi tu peux le faire.
Hommage aux candidates de Miss Burundi
Je ne pouvais pas finir sans saluer le grand courage et la ténacité de toutes ces fortes candidates, qui croient suffisamment en elles et osent agir devant les plus belles opportunités de leur vie, peu importe l’opinion des autres. Sans elles, Miss Burundi ne serait pas une réalité. Vous êtes une fierté pour le Burundi et une grande inspiration pour beaucoup d’entre nous.
Qu’en penses-tu ?
Merci de me suivre.
Woow!!! Wonderfully written et très enrichissant.
Thanks a lot SBS for following me. Stay tuned.
Très interessant!! Merci bcp laryssa de nous rappeler que c’est notre responsabilité de changer. Evidemment nous devons arreter de nous plaindre et enfin agir. #Nuruhararwanje
Merci à toi aussi Dally, de me suivre. Je suis contente d’entendre que Tu as compris le message derrière « Uruhara Rwanje ». Car effectivement, chacun de nous à une influence concrète sur le déroulement de sa vie. C’est ma responsabilité de formuler des choix qui pourront changer ma vie. Reste connectée. #UruharaRwanje.
Cet article touche une vérité cachée dans la plupart d’entre nous ; avoir peur de paraitre diffèrent alors que nous sommes déjà. Comme vous le dite, ce lui qui ose est souvent critiqué négativement. Reste alors à savoir si c’est seulement pour décourager ? Ou alors question de jalousie, de ne pas avoir autant de courges et d’audaces que l’autre ? Peut-être que c’est la pauvreté ; le manque d’opportunités dans la vie ?